vendredi 13 juin 2008

La question des girafes

merci à Philou, dénicheur de photo


Les girafes de la savane africaine n'auraient pour seuls prédateurs que les lions, mais leur morphologie particulière leur permettrait de se défendre avec une efficacité aussi redoutable que la paire Thuram-Gallas, selon des analystes interrogés par HPress.
La communauté scientifique n'est toutefois pas unanime et certaines voix significatives n'hésitent pas à recenser d'autres espèces menaçant l'existence du grand mammifère artiodactyle d'Afrique.
Ce coup de sonde sur un des mystères de la savane révèle à la marge que nombre d'observateurs ont du mal à résister à l'appel de la bière bien fraîche. Et qu'y quand même des gens qui s'emmerdent au boulot.

Pour 62,5% des scientifiques sollicités dans le cadre de cette étude, le lion doit évidemment être appréhendé en usual suspect. "Le lion... Il n'y a guère que les éléphants (et peut-être les rhinocéros) qui n'ont pas de prédateur", répond avec autorité Edouard H, qui affirme avoir étudié la question sur place "dans un 4X4 'équipé' d'un ranger armé".
Anne-Emmanuelle C, apothicaire de l'Est parisien, Dominique de Les Bonnand, qui vit à proximité immédiate du zoo ligériemment connu de Saint-Martin-La Plaine, Bertrand B, gérontologue établi à Vevey sur les bords du lac Léman, et Cyril A, trader sur le marché du houblon, en conviennent tous.
"Et les lions? Croque croque la grande girafe???", intervient Claude G qui vit au Caire, d'où elle peut voir la savane africaine en se penchant à son balcon. "Sont pas regardants, ces bestiaux, tant que la viande est fraîche", ajoute-t-elle.

LIMITE D'AGE
Spécialiste en sécurité rapprochée basée à Londres (London sucks, Paris rocks !), Natacha C apporte toutefois une précision: "Les animaux dangereux pour les girafons sont les lions et, jusqu’à trois mois, les hyènes et les lycaons que les girafes femelles combattent en donnant des coups de patte. Malgré ces féroces prédateurs et un taux de mortalité élevé, la population des girafes ne cesse d’augmenter de 5% à 6% par an."
Pour Jacques A, dirigeant du rugby périgourdin, passé "trois à quatre mois", les girafons ne sont plus sous la menace du lion.
"Adulte et en bonne santé la girafe peut résister au lion, confirme Violaine C. Elle le voit approcher de loin et peut d'une ruade lui briser le crâne ou les côtes. Aussi les fauves n'attaquent les girafes qu'en groupe en tentant d'en éloigner une des autres." Et la Clamartienne est allée au Bénin. Elle sait sans doute de quoi il en retourne.

Experte des questions d'environnement sur la France Inter, Nathalie F explique que "grâce à leurs longues pattes qui leur servent de massue pour taper sur les animaux qui attaquent , elles boxent avec les pattes avant, elles bottent avec les pattes arrières". "Les prédateurs potentiels ne s'y frottent pas.... les attaques de jeunes girafes (donc de petite taille) sont même exceptionnelles parce que les adultes défendent", poursuit-elle.
Précisons tout de même que cette experte a été récemment impliquée dans une pure opération de propagande visant à réhabiliter les requins et que ses propos doivent donc être interprétés avec la prudence la plus élémentaire.

VOIX DISSIDENTES
A ce stade de la réflexion, les procureurs du lion impressionnent par leur nombre. Mais le débat engagé par la jeune Jeanne AA ne saurait être réglé par cette approche purement quantitative des avis recensés auprès de la communauté scientifique. D'autant que certains analystes, bien qu'isolés, n'en sont pas moins crédibles.
"Et le crocodile ?", s'insurge ainsi Guillaume El Sobro, agent général de la Bretagne-Sud et ancien téléspectateur assidu d'Aujourd'hui Madame. "Il me semble bien me rappeler une scène d'une violence inouïe (...) où une girafe venue étancher sa soif au bord d'un lac s'était vu déchiqueter par un futur sac Lancel sans autre forme de procès."

Hélène C, cyberdissidente du lundi au vendredi circa 18h30, ouvre à la machette une autre perspective intéressante: "La girafe a-t-elle des prédateurs ? Bah à part les girafes mâles, je vois pas", dit-elle.

François B, dont on sait qu'il passa son adolescence rivé devant un écran de télévision pour les besoins d'une expérience scientifique à l'éthique limitée, souligne qu'aucun documentaire animalier n'a jamais mis en scène de combats lion-girafe et rappelle cette vérité élémentaire: "On n'a jamais vu de girafe dans un bus scolaire."
D'Embrun, où l'absurbe a encore droit de cité, Jacques-Olivier A recense quant à lui deux prédateurs menaçant l'animal à cou très long et rigide et au pelage roux polygonal: les transatlantiques et les ponts, surtout à grande vitesse.

Le débat continue.